Les Clowns de l’Espoir : Une rencontre d’amour et d’humour

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Comment est née l’association?

En 1993, l’association “Choisir l’espoir”, qui accompagne les enfants atteints de cancer, décide de mettre en place une équipe de clowns afin d’intervenir dans le service de cancérologie pédiatrique du CHRU de Lille. Puis en 1996, les clowns, soutenus par les soignants, lancent l’association “Les Clowns de l’Espoir”. En 1997, ils lancent les marchands de sable qui interviennent le soir. Rêveurs, décalés, espiègles, déjantés, imprévisibles, colorés mais aussi à l’écoute, les Clowns de l’Espoir offrent des moments d’évasion aux enfants hospitalisés. Nous rencontrons Rosemonde Sta, connue sous le nom de clown “Bigoudi” et Dominique Mulliez, chargée de mission de l’association Les Clowns de l’Espoir.

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Quelle est l’importance de cette association ?

Il s’agit bien d’une rencontre d’amour et d’humour, en vue de désorganiser éphémèrement la routine hospitalière. Les enfants, les équipes soignantes attendent ces moments précieux. Les enfants doivent penser à autre chose, le quotidien de l’hôpital est lassant, routinier et monotone. Ils doivent sortir de la réalité des soins, ne serait-ce que pour quelques minutes. Ils agissent en vue de donner ou redonner à l’enfant son statut d’enfant, il ne faut jamais oublier qu’un enfant hospitalisé, c’est d’abord un enfant.

Quelles sont les actions concrètes de l’association ?

Depuis 22 ans, Rosemonde intervient de façon hebdomadaire dans les hôpitaux de la région. « L’hôpital est un lieu calme, les clowns ne sont pas calmes du tout.” nous dit Rosemonde. Etre dans l’instant, vivre l’instant présent, transporter l’enfant dans un univers lointain, le faire voyager en dehors de la réalité de la maladie tout en restant dans les murs de l’hôpital. Les artistes entrent en scène, l’estrade est l’ensemble de la structure hospitalière. Les clowns sont là pour jouer. Les sourires, les rires sont contagieux, le double impact est bien au centre des missions de cette association: les clowns se laissent transporter par les univers des enfants tout comme les enfants voyagent avec les interventions des clowns.

Les marchands de sable, eux, sont des conteurs, des improvisateurs qui transmettent de la douceur, de la magie, de délicates évasions. C’est bien lorsque les structures se vident que les angoisses se réveillent. Les marchands de sable racontent des histoires en s’inspirant des imaginaires qu’ils rencontrent. De chambre en chambre, ces rêveurs offrent une bulle de douceur apaisante qui fait voyager les petits tout comme les grands.

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Mais quel profil ont ses clowns ?

Ils proviennent de tous les horizons artistiques : musiciens, comédiens, circassiens, amateurs ou professionnels. Rosemonde, elle, travaillait en crèche. L’atmosphère morose et austère des hôpitaux lui semblaient incompatibles avec sa personnalité dynamique, impertinente et dérisoire. Elle s’est laissée emporter par la puissance de l’échange, par la beauté des mondes qu’elle découvre à travers les yeux des enfants. Ce qu’il faut pour devenir clown ? Les compétences artistiques sont primordiales, le bagage d’improvisation et de spontanéité, tout comme les qualités humaines, l’empathie et le sens de l’écoute sont des caractéristiques majeures et incontournables chez les clowns de l’espoir. Leur vocation est d’aider l’enfant sur le plan moral, le moral étant une arme essentielle dans le combat contre la maladie, les intervenants ne se proclament pourtantrtants pas comme des “clowns thérapeutiques”.

Rosemonde et Bigoudi ne sont pas la même personne. Rosemonde cohabite avec son personnage, un alterego qu’elle transporte au quotidien. La « métamorphose » se fait par le biais d’un nez rouge, son nez de clown. Si en règle générale la thèse selon laquelle l’habit ne fait pas le moine est prédominante, dans le monde des clowns le costume fait l’état. Leur mission leur apporte de l’humanité. Rosemonde conçoit l’hôpital comme un village, un endroit où elle rencontre de l’amour, du partage, de l’espoir, des humains. Les émotions qui la traversent sont ineffables, tout ce qu’elle sait c’est qu’elle ne sont pas lourdes. La légèreté du jeu prend le dessus. La satisfaction de l’amusement, de la rigolade effacent toute fatigue. Rosemonde rigole, même lors de son jeu, elle aime ça, elle est contagieuse et ça lui fait du bien.

Les Clowns de l’Espoir c’est “un petit monde noyé dans la folie d’un monde qui oublie tellement souvent l’essentiel.” affirme Stéphane Van De Rosieren, cofondateur de l’association. Il s’agit d’une association humaine qui vise à améliorer le quotidien des enfants hospitalisés grâce aux actions d’artistes professionnels, talentueux, engagés et euphoriques. Les clowns prennent soin de la vie des personnes qu’ils rencontrent en leur offrant l’élémentaire négligé: la joie de rire.

 

Crédit Interview : Enzo Tarantino, Juliette Alfano, Lea Razafindrabe – Crédit Rédaction : Juliette Alfano

 

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