Le 17 mai, nous sommes partis à la rencontre de l’association Mon Bonnet Rose dans leur maison à Marcq-en-Baroeul. En deux ans, ce sont 190 femmes touchées par le cancer du sein qui ont profité d’un accompagnement personnalisé, alors que l’objectif initial était fixé à 60 femmes par an. Professionnels et bénévoles s’accordent pour créer un environnement bienveillant et encourageant auprès des adhérentes.
En poussant la porte, c’est Maureen Govart, fondatrice de l’association qui nous accueille. Directement, les bénévoles nous font visiter la maison et rencontrer leur univers. Se sentir belle avec le cancer, c’était la mission première de l’association avec pour fondement la création de bonnets dès 2018. Au cours d’Octobre Rose en 2021, ce sont 56 000 bonnets qui ont été fabriqués à partir de t-shirts recyclés, affirme fièrement Maureen.
Une expansion commensurable au succès acquis
Bien que ce fut l’activité initiale de la maison, la fabrication de bonnets se fond désormais parmi d’autres objectifs que se donne l’association. Ils sont nombreux : le développement d’ateliers sportifs tel que le sport adapté, mais également de détente avec la socio-esthétique ou la sophrologie. D’autres activités sont ponctuellement organisées : le théâtre ou des activités de retour à l’emploi, « essentielles » juge Aline Assoignon, bénéficiaire de Mon Bonnet Rose.
Afin de profiter de ces activités, Marie Jeanson, une autre bénéficiaire que nous avons eu la chance de rencontrer, explique le fonctionnement : l’adhésion coûte 25€ et équivaut à environ 20 activités. Dès-lors, il faut recharger le solde pour continuer à en bénéficier, ateliers théâtres compris auxquels Marie s’en donne à coeur joie.
Une association ancrée dans la vie locale
Au-delà d’accueillir à bras ouverts des femmes venues trouver des encouragements réguliers ou du réconfort ponctuel, l’association multiplie les initiatives et évènements dans la métropole lilloise. En lançant le challenge Act Rose’, Maureen et son équipe de bénévoles incitent leurs guerrières à lutter contre le cancer en prenant part à une activité physique et sportive régulière. Le but ? Réaliser le plus de pas possibles en l’espace de plus ou moins trois semaines. Lors de la première édition l’année passée, 4000€ de dons leur ont été versés par leurs partenaires selon le nombre de pas des femmes inscrites.
Cette année donc, le challenge se renouvelle avec le soutien de Boiron et s’aligne parfaitement avec Les foulées de Bondues présidées par Stéphane Brabant. Cette association a fait le choix de soutenir Mon Bonnet Rose ainsi que Ludopital, leur fidèle partenaire.
Ainsi, à travers une course organisée, de nombreuses femmes ont pu accroître leur nombre de pas : 200.000 en 14 jours pour Fabienne Attagnant, venue aider l’association à récolter davantage de dons.
Un des objectifs qu’ils permettraient de réaliser : « proposer un séjour post-cancer à certaines adhérentes de la maison », est-il écrit sur leur site internet monbonnetrose.fr.
« Je n’ai pas trouvé qu’une association mais une famille »
Ce sont les paroles prononcées par Aurélie Blancquart, socio-esthéticienne de 34 ans intervenante au sein de la maison de Marcq-en-Baroeul. Venue effectuer un stage suite à sa reprise d’études afin d’exercer ce métier, elle n’est plus jamais repartie. Également touchée par un cancer du sein à l’âge de 27 ans, cet environnement de travail a été pour elle une révélation. Elle se dit aujourd’hui « fière d’elles, de ce qu’elles deviennent » (ndlr : les bénéficiaires de l’association).
Les journées s’enchaînent et ne se ressemblent pas après avoir été atteintes d’un cancer. Marie Jeanson confie « Récemment, je n’en pouvais plus. Je suis venue en parler, il n’y a qu’ici que je peux faire ça ». Découvrir Mon Bonnet Rose, c’est l’adopter. Adopter des valeurs d’entraide, de courage, et ne jamais se laisser démotiver par le combat durement mené contre le cancer. C’est de là que naît le mantra de l’association, parfaitement illustrée par ses battantes : « Ce n’est pas ce qu’il nous arrive qui compte… Mais ce que nous faisons avec ce qui nous arrive… ».
Crédit Interview : Enzo Tarantino, Juliette Alfano, Lea Razafindrabe – Crédit Rédaction : Enzo Tarantino